retable du désir ...
exposition personnelle
du 01/03/2023 au 01/04/2023
arts factory _ bastille

27 rue de charonne 75011 paris _ métro : ledru-rollin & bastille _ infoline : +33(0)6 22 85 35 86 
du lundi au samedi de 12h30 à 19h30
vernissage le mercredi 1er mars 2023 de 17h à 21h 
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MAVADO CHARON
RETABLE DU DÉSIR NOVO-HISPANIQUE
dessins sur torchons et draps d'autrefois

Pour sa première exposition d'envergure à la galerie Arts Factory, Mavado Charon s'est librement inspiré du recueil La sodomie en Nouvelle-Espagne. Un ouvrage publié en 2010, où le poète mexicain Luis Felipe Fabre évoque la persécution acharnée des homosexuels au XVIIe siècle par l'inquisition en Amérique du Sud. Fruit d'échanges entre Octavio Moreno Cabrera, à l'origine de la maison d’édition madrilène Frac de Medusas et l'auteur des textes, la transposition de Mavado Charon interpelle notamment par le choix des supports utilisés ; les dessins étant réalisés sur un ensemble de draps et torchons anciens issus d'un héritage familial. Pas vraiment catholique, ce retable mêle fresques érotico-baroques, imagerie précolombienne, corps enlacés et anatomies écorchées autour d'une danse macabre hallucinée.

En lisant le poème de Luis Felipe Fabre, j’ai été intéressé par l’importance de la cape, qui permet par exemple à l'un des personnages sodomites de dissimuler son amant. La cape est également un élément de costume omniprésent dans les différents Codex précolombiens que j’ai pu consulter. Mise à plat, elle prend la forme d'un grand rectangle de tissu, et c'est à partir de cela que j’ai voulu travailler : à la fois un support graphique assez classique (un rectangle blanc sur lequel dessiner) mais aussi un vêtement traditionnel, intimement lié au corps et à la sexualité. Lié également à la mort puisqu’au Mexique, les gens se servaient des capes pour se vêtir mais aussi pour envelopper le corps des défunts.

Coïncidence, lors de mes recherches graphiques pour réaliser cette série, mes grands-parents maternels sont décédés, et il a fallu vider leur maison. C’est à ce moment que j’ai pu récupérer un grand nombre de draps, datant parfois de plusieurs dizaines d’années. Ce sont de vieux tissus, parfois déchirés, reprisés ou même tachés, dans lesquels mes aïeuls ont passé de nombreuses nuits, bien avant ma naissance. Difficile d'imaginer une toile plus intime que celle-ci, en contact direct avec la peau des dormeurs tout au long de leur vie nocturne. Le dessin se réalise alors sur une matière souple, toujours en mouvement... presque vivante, comme un tatouage.

Mavado Charon,
février 2023

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Cultivant la discrétion jusqu'au mystère, Mavado Charon vit et travaille à Nantes. D'abord repérés aux Etats-Unis en 2009 par les mythiques revues gay Butt et Straight to Hell, ses dessins ont commencé à être publiés en France dans le magazine Monstre puis chez les éditeurs de la scène undergraphique Le Dernier Cri, Timeless ou encore dans la Tranchée Racine de United Dead Artists ... En 2018, le recueil Dirty édité par Mania Press réunit l’essentiel de 10 années de dessin. Cette parution repérée par Vice magazine et Mauvais Genres a été couronnée par l’attribution du Prix Sade du Livre d’art 2018.

mavado charon - série : rétable du désir novo-hispanique, 2019/2022
encre indélébile sur drap et torchons anciens [ marqueur uni-ball eye mitsubishi ] 
formats de haut en bas : 52 x 38 cm - 164 x 152 cm - 52 x 38 cm
listing des œuvres disponible sur demande