gallery

america's most wanted
exposition en duo
du 24/05/2017 au 17/06/2017
arts factory _ bastille

27 rue de charonne 75011 paris _ métro : ledru-rollin & bastille
du lundi au samedi de 12h30 à 19h30 _ infoline : +33(0)6 22 85 35 86
vernissage le mardi 23 mai de 17h à 21h
# event facebook # photo report : vernissage # exposition #

© stu mead & mike diana courtesy arts factory


MIKE DIANA & STU MEAD : AMERICA'S MOST WANTED

Programmée du 24 mai au 17 juin 2017 par la galerie Arts Factory et les éditions DIVUS, lʼexposition "America's Most Wanted" met à lʼhonneur Mike Diana et Stu Mead, deux artistes parmi les plus subversifs issus de lʼunderground américain des années 90.

[ certaines oeuvres présentées sont susceptibles de heurter un public non averti ]

Né en 1969 à New York, Mike Diana déménage à lʼâge de 10 ans à Largo, en Floride. Il y reçoit une solide éducation catholique mais, dégoûté par les sermons sur la peur de finir en enfer, il arrête dʼaller à lʼéglise vers lʼâge de 16 ans. Dès 1987, il publie à lʼécole de courts récits distribués sous le manteau, dans lesquels il met en scène le massacre sanguinaire des professeurs de son collège. Il lance lʼannée suivante ses fanzines "HVUYIM", puis "Angel Fuck", avec un ami originaire de New York, vouant lui aussi une sainte haine à la Floride conservatrice. Les publications se font connaître via les réseaux alternatifs et se vendent surtout par voie postale en dehors de lʼÉtat. En 1988 il travaille comme concierge dans une école primaire et profite de la photocopieuse pour imprimer ses histoires évoquant pêle-mêle viols dʼenfants, mutilations et drogue. Des originaux oubliés seront retrouvés sur place et il sera sans surprise renvoyé.

En 1991, Mike Diana est soupçonné dans lʼaffaire Gainsville, qui concernait le meurtre parfois accompagné de viol de cinq étudiants. Des scènes de violence dessinées par Diana sont considérées comme proches des circonstances des crimes non-élucidés. Lorsquʼune analyse ADN réalisée par le FBI lʼinnocente complètement, tout son dossier est transféré à Largo. Michael Flores, policier local, découvre alors horrifié quelques "Boiled Angel" comics. Se faisant passer pour un dessinateur de zines fraîchement débarqué dans le coin, il commande le reste de la production de lʼauteur. Mike Diana se retrouve en 1992 convoqué au tribunal pour publication, distribution et publicité de matériel obscène. Il sera le premier artiste de lʼhistoire à être condamné pour obscénité aux Etats-Unis. Les démêlés judiciaires de Mike Diana ont inspiré à David Johnston une pièce de théâtre intitulée "Busted Jesus Comix". "The Trial of Mike Diana" un film réalisé par Frank Henenlotter est actuellement en cours de production.

Publiée en France dès 1995 par Stéphane Blanquet dans son fanzine "La Monstrueuse" et les éditions le Dernier Cri, lʼœuvre pléthorique de Mike Diana a fait lʼobjet en 2014 dʼune imposante monographie intitulée "America Live & Die". Compilé par la maison dʼédition anglo-tchèque DIVUS, ce remarquable travail remet en perspective plus de 25 ans de production graphique en deux volumes. Soit 528 pages de peintures aussi naïves quʼexplosives, dʼinénarrables comics aux récits amoraux, truffés de personnages répondant à la moindre de leurs impulsions, où la prise de stupéfiants, les propositions sexuelles les plus incongrues, les rencontres les plus étranges sont accueillies avec lʼingénuité de lʼenfance et des organes sexuels dʼadultes. Influence majeure pour des artistes comme Johnny Ryan, Stéphane Blanquet, Pakito Bolino ou Benjamin Marra, le travail de Mike Diana, loin dʼêtre le sujet dʼun délire intimiste pervers, doit se lire comme le portrait grimaçant dʼune certaine Amérique, celle des petites villes conservatrices où lʼon sʼennuie, tiraillées entre individualisme, pression religieuse et étiquette sociale.

source : lʼexcellent dossier "vie et mort selon mike diana" de stéphane noël
sur = > www.du9.org/dossier/vie-et-mort-selon-mike-diana/

© mike diana courtesy arts factory

© mike diana courtesy arts factory

© mike diana courtesy arts factory


Stu Mead est né à Waterloo en 1955 dans l'Iowa, il vit et travaille à Berlin depuis 2000. Très tôt influencé par la peinture classique européenne et lʼunderground américain de Robert Crumb, il suit un cursus dʼétudes artistiques entre les Etats-Unis et lʼAngleterre, où il déménage en 1975. De retour à Minneapolis, il est diplômé en 1987 du Collège dʼArt et de Design. Sa rencontre avec Frank Gaard sera déterminante. Figure culte de la scène locale et créateur du graphzine "Art Police" (1974-1994), il va encourager Stu Mead à donner libre cours à sa créativité. Ensemble ils vont lancer dès 1991 le sulfureux zine "Man Bag" où sont abordés sans tabou, mais avec un humour souvent débridé, des sujets contre-versés comme la sexualité adolescente, la pédophilie ou une certaine forme de zoophilie domestique.

Souffrant depuis sa naissance de troubles neuro-moteurs, Stu Mead se met régulièrement en scène dans ses tableaux sous les traits dʼun voyeur pervers. Sur ses genoux, des jeunes filles écartent les cuisses en souriant dʼun air rusé ou ravi, se livrent à leurs animaux de compagnie ou à des peluches lubriques, lèchent sournoisement des glaces arôme fraise. Ce sont des filles mineures, mais fatales. Elles ont le sexe lisse, mais le cerveau de séductrices. Charmeuses, dévergondées, provocatrices, les fausses ingénues de Stu Mead sʼinscrivent en droite ligne du mythe de la Lolita ; enfant mi-bénie / mi-maudite de lʼ"American way of life" des 50ʼs, expression ambivalente dʼune culture schizophrène protégeant et sur-exploitant à la fois sa jeunesse. Entre Balthus et une relecture freudienne des Frères Grimm, la peinture de Stu Mead est exposée - non sans remous - dans le monde entier. De nombreux recueils de ses travaux ont été publiés aux éditions Le Dernier Cri, Timeless, Re :Surgo et DIVUS.

à lʼoccasion de cette exposition les éditions DIVUS publient :
"man bag" de stu mead et frank gaard - 160 pages format 21 x 15 cm / "r.i.p. " de mike diana - 128 pages format 24 x 16 cm
également disponibles chez le même éditeur : 
"america live & die" de mike diana - 528 pages format 28 x 18 cm / "stu mead" - monographie 176 pages format 32 x 24 cm

© stu mead courtesy arts factory

© stu mead courtesy arts factory

visuels de haut en bas :
mike diana - iron monkey, non daté - encre sur papier, 64 x 46 cm
mike diana - joy suck, 2001 - acrylique sur carton entoilé, 35,5 x 28 cm
mike diana - attack of the giant killer sperm , 2005 - encre sur papier, 30,5 x 23 cm
stu mead - mask, 2005 - gravure sur papier, 39,5 x 27 cm
stu mead - love triangle, 2016 - acrylique sur toile, 60 x 40 cm
stu mead - cow girl, 1994 - acrylique sur toile, 45 x 36 cm 

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Fondée en 1996 par Effi Mild et Laurent Zorzin, Arts Factory explore la scène graphique; au carrefour du dessin, de l'illustration, de la bande dessinée et du graphisme. Près de 200 expositions ont été conçues par ces deux activistes du circuit artistique dans leur premier espace du quartier des Abbesses, puis, sous la forme d’une galerie d’art nomade dès 2006. Avec l'arrivée de Jeanne Grimoir - nouvelle associée et amie de longue date - Arts Factory s'installe définitivement au 27 rue de Charonne, dans les locaux de l'ancienne galerie Lavignes-Bastille. Ce lieu historique de la vie culturelle de l'est parisien était déjà ponctuellement exploité par Arts Factory dans le cadre de sa programmation. Il devient aujourd'hui avec une librairie et 250m² répartis sur 4 niveaux d'exposition, le premier espace d'envergure entièrement dédié à la scène graphique contemporaine.

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